Comment en est-on arrivé là ? Comment l’école de la République, pourtant une et indivise, a-t-elle pu renoncer à ses prérogatives de neutralité fondatrice ? Ces questions, que se pose n’importe quel enseignant se voulant serviteur de l’Etat, trouvent pour partie réponse dans la chronologie qui suit. Un simple examen de celle-ci suffira alors à montrer comment les partisans du gender ont infiltré l’institution : séduction des élites, interpellation des politiques, invocation du droit des minorités. Edifiante par sa réussite, cette subversion montre quel chemin doivent, au rebours, prendre les adversaires du gender, s’ils veulent, un jour, reconstruire l’école de demain.
1990 Judith Butler publie Gender trouble, manifeste de la théorie du genre. On peut y lire : « les catégories fondamentales de sexe, de genre et de désir sont les effets d’une certaine formation du pouvoir. »
2005 Gender trouble est traduit en français sous le titre : Trouble dans le genre : Pour un féminisme de la subversion.
2011 Richard Decoing, Directeur de Sciences-Po Paris rend obligatoire en son école le suivi des cours sur la gender theory.
2011 Le Deuxième sexe, de Simone de Beauvoir est au programme de l’E. N. S. Lyon, pour une épreuve orale appelée « Approche des Sciences humaines ». Le texte contient la fameuse phrase : « On ne naît pas femme mais on le devient. »
2011 Certains manuels de S. V. T. abordent, dans les chapitres consacrés à la sexualité, la question du genre.
2011 Les programmes d’ E. C. J. S. pour le lycée souhaitent que soient désormais étudiées et débattues « les sexualités ».
2011 Judith Butler reçoit, de l’université Bordeaux III, les insignes de docteur honoris causae.
2012 Vincent Peillon, Ministre de l’Education, Najat Vallaud Belkacem, Ministre des Droits de la femme, écrivent un article dans Le Monde, dans lequel ils déclarent que, pour sortir des « stéréotypes sexistes de l’école », il convient d’apporter aux élèves une « information et une éducation émancipatrice. »
2012 Vincent Peillon envoie une circulaire aux recteurs et rectrices d’Académie, dans laquelle il rappelle que le gouvernement s’est « engagé à s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités ». Parallèlement, il demande aux enseignants de ne pas « instrumentaliser » les débats dans la question de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux personnes se disant homosexuelles.
2013 Michel Teychenné, dans son rapport à Vincent Peillon, demandé par ce dernier en octobre 2012, recommande à celui-ci, pour « éduquer au respect de la diversité » et « agir sur les représentations et les préjugés » d’ « intégrer » à l’école « la lutte contre l’homophobie dans une réflexion sur le refus du sexisme ».
2013 Le Ministère du Droit des Femmes en accord avec celui de l’Education Nationale, lance le programme « ABCD de l’égalité ». Celui-ci est un « outil pédagogique » qui vise, « dans un premier temps, à faire prendre conscience aux enseignants de la force des stéréotypes liés au genre ».
2013 Venus de tous horizons, incarnant toutes les disciplines, exerçant à tous les niveaux, des personnels de l’Education Nationale se rassemblent et fondent
« Enseignants pour l’Enfance », association dont le but est de lutter contre l’intrusion de l’idéologie du genre à l’Ecole.
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