La lecture des nouveaux programmes concoctés par le CSP [1] appelle quelques questions concernant les programmes d’Histoire. On ne peut s’empêcher un parallèle avec la mission de Jules Michelet, qui a réécrit une Histoire de France très orientée, gommant le premier génocide [2] de l’Histoire récente pour mieux encenser une "révolution française" parée de toutes les vertus.
L’Église catholique ne fait pas partie de l’Histoire de France ?
Indépendamment des convictions personnelles des personnes concernées, quid des innombrables églises et cathédrales élevées dans le courant de ce foisonnant "Moyen Âge" ? Du roi Louis IX, dit "Saint Louis", et des relations souvent houleuses entre des souverains - de France et d’ailleurs - et la papauté pas toujours irréprochable, mais qui était la seule "opposition" à leur rappeler les exigences de la vertu ?
Optionnel, donc ? Plus que cela, interdit : le christianisme médiéval pourra être abordé uniquement sous l’angle d’une « emprise de l’Église sur les mentalités rurales ». Les Français "ruraux" actuels pourraient à bon droit se sentir visés : seule la capitale bénéficierait de la Lumière de la Raison...
Et l’islam, longtemps écho lointain, voire ignoré jusqu’aux premières croisades [3] ; exotisme (ottoman) utile sous le règne de François Ier, expansionniste jusqu’à la bataille de Lépante ; ultérieurement mis en scène par Molière mais étranger, très étranger jusqu’au 19ème, et en métropole jusque dans les années 1980.
Obligatoire ?
Surprenant.
Il est très difficile de ne pas voir dans ces choix un objectif bien éloigné de préoccupations éducatives. Et d’éviter une question : quelle idée les concepteurs de ces programmes se font-ils de la France ?
Pour compenser, nous ne saurions trop conseiller les parents de procurer des livres d’Histoire à faire lire à leurs enfants. Il en existe même en BD, vous en trouverez par exemple ici
On pourra rappeler par exemple en 5ème, dans le module « la Méditerranée, un monde d’échanges » (VIIe-XIIIe), la piraterie organisée, la réduction en esclavage, depuis les côtes algériennes. Une certaine forme "d’échanges"...