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Au Collège de Cournon, les enseignants s’adressent directement aux parents

samedi 28 novembre 2015, par oleg

Passant outre les mensonges et les manipulations, les enseignants du Collège de Cournon (Académie de Clermont) ont écrit le jeudi 5 novembre 2015 une lettre aux parents d’élèves. Informée et argumentée, celle-ci se trouve dans le texte qui suit :

Parents, ce que la Ministre ne vous dit pas sur la réforme du collège !

La réforme du collège était attendue par les personnels qui se battent au quotidien pour faire acquérir à tous les élèves les mêmes savoirs, pour leur permettre de réussir leur scolarité au collège puis au lycée.

Les enseignants savent que pour faire réussir les enfants il faut moins d’élèves par classe, la possibilité de travailler en petits groupes dans toutes les disciplines, des programmes cohérents entre disciplines et d’une année sur l’autre, du temps pour la concertation pour favoriser le travail collectif, des équipes pluri-professionnelles (assistante sociale, infirmière, COPsy) et de vie scolaire complètes et renforcées, une vraie mixité sociale, une formation continue de qualité.

La réforme ne propose rien de cela. Bien au contraire !

Elle permet la modulation des horaires nationaux qui, jusqu’alors, garantissaient aux élèves le même nombre d’heures pour appliquer les programmes : la marge d’autonomie des établissements permet en effet de décider localement des contenus et des horaires d’enseignement. Ainsi, un collégien pourra ainsi avoir une heure de plus de mathématiques en 5ème, et une heure de français en moins. S’il change de collège, comment rattrapera-t-il ?

Elle crée des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et de l’accompagnement personnalisé (AP) qui ne viendront pas en plus mais diminueront le temps d’enseignement disciplinaire et conduiront inévitablement à l’éclatement des emplois du temps. De plus, cette réforme ne prévoit aucun temps de concertation pour les professeurs.

Elle supprime des options actuelles DP3, latin, classes bilangues et sections européennes, fragilisant ainsi la diversité de l’offre linguistique et menaçant des enseignements comme les langues régionales et les langues anciennes qui ne pourraient être maintenues que si l’EPI correspondant était mis en place au préalable, mettant en concurrence les disciplines et les enseignants de la même façon et avec les mêmes problèmes que ce qui s’est passé au lycée. En outre, tout en introduisant la LV2 en 5e, elle diminue les horaires sur les niveaux 4e et 3e. Enfin, les horaires de SVT, de technologie et de sciences physiques seraient globalisés en 6ème sans qu’on sache quel enseignant serait en charge de cet enseignement.

Quant aux heures prévues pour les petits groupes, elles ne couvrent même pas l’accompagnement personnalisé et les « enseignements pratiques interdisciplinaires ». Elles doivent notamment servir à financer les enseignements complémentaires comme le latin et les langues régionales.

Au final, moins d’heures d’enseignement disciplinaires, des horaires et des enseignements différents selon les collèges, pas de moyens suffisants pour l’individualisation : cette réforme est injuste pour nos élèves, pour vos enfants.

80% des enseignants sont contre cette réforme. Après deux grèves, l’une en mai et l’autre en juin dernier, un enseignant sur trois s’est à nouveau mis en grève le 17 septembre dernier pour s’opposer à la mise en place de cette réforme néfaste. Une manifestation nationale a également réuni 15 000 personnes à Paris le 10 octobre dernier. Cette réforme ne passe décidément pas.

C’est pourquoi nous nous permettons de vous alerter et sommes à votre disposition pour débattre avec vous de la réforme dont nous demandons le retrait ainsi que la reprise des discussions pour un autre projet.

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