Accueil > Documentation > Réflexion, formation > L’éducation au sens large > Démissions des enseignants : les analyses du sénat

Démissions des enseignants : les analyses du sénat

jeudi 26 janvier 2017, par oleg

Le 14 janvier 2017, le Sénat a publié un rapport sur l’état général de l’école en France. S’inquiétant du phénomène récent de démissions des enseignants, le texte donne les analyses suivantes :
- Les abandons sont particulièrement nets auprès des enseignants stagiaires, notamment dans le premier degré.
- Le caractère éprouvant de l’année de stage, pendant laquelle les impétrants doivent assurer un service d’enseignement à mi-temps, est le plus souvent évoqué
- L’obligation de suivre une formation et de mener un travail de recherche, a été mis en avant par plusieurs des syndicats.
Alarmante, cette situation place notre pays devant un fait inédit : la jeunesse enseignante ne se sent plus en mesure d’instruire les enfants de la France. En termes culturels, cela s’appelle une crise de transmission.

Source : http://www.senat.fr/rap/a16-144-3/a16-144-34.html

3 Messages

  • Voilà un paradoxe intéressant : l’école est obligatoire, ce qui dicte l’obligation qu’il y en ait une, en état de fonctionner, donc avec suffisamment d’enseignants.
    L’administration ministérielle se retrouve donc devant un choix cruel, imposé par la réalité :
    - soit elle continue à se crisper sur sa vision que la réalité contredit, et elle est disqualifiée parce qu’elle se retrouve dans l’incapacité de respecter l’obligation qu’elle s’est imposée en voulant l’imposer aux Français ;
    - soit elle se soumet aux conditions que la réalité impose, et elle se désavoue elle-même...

    Ajoutons, pour ceux qui ne fréquentent pas les salles de professeurs, que les mots ’ras-le-bol’ ou ’démission’ ou ’changer de métier’ y reviennent avec une fréquence remarquable, souvent à la suite d’une "visite" inspectorale perçue comme méprisante et caporaliste, totalement déconnectée de la classe.

    Sachant que les flux sont très tendus, avec déjà un déficit notable dans certaines matières, il suffit de très, très peu de démissions, arrêts maladie ou congés de toute sorte pour que la machine se grippe et les parents s’insurgent - avec raison.
    J’attends la suite avec une curiosité gourmande.

    Répondre à ce message

    • Non, l’école n’est PAS obligatoire ! Le 23 février 2017 à 09:59, par Espérance

      "l’école est obligatoire" écrivez-vous, AF.
      NON, en France, l’école n’est PAS obligatoire, elle ne l’a JAMAIS été.
      Seule l’instruction est obligatoire ; les parents ont le choix (en principe) de la modalité d’instruction pour leurs enfants.
      Et c’est très bien comme ça.
      Cela pourrait d’ailleurs être amélioré, si les parents avaient EN PRATIQUE le choix : autrement dit, si l’effort de solidarité nationale pour l’instruction des jeunes générations était le même pour tous les enfants. Quelque chose dans le genre "sécurité instructionnelle" : de même que "la sécu" vous rembourse, forfaitairement, une partie de vos frais dentaires, quel que soit le praticien reconnu que vous consultez (dentiste salarié d’un centre dentaire, dentiste libéral), en fonction du type de soin dont vous avez besoin, de même les frais scolaires devraient être remboursés aux parents, quel que soit leur choix de modalité d’instruction. Si l’on fixe le montant de cet "acte d’instruction" à ce qu’il coûte actuellement, par élève de chaque niveau, aux établissements publics, ceux-ci n’y perdront pas ; en revanche, les familles qui font d’autres choix (droit que la loi leur reconnaît) ne seraient plus soumises à la double peine, payer pour l’enseignement public des autres et payer pour l’enseignement privé des leurs.

      Répondre à ce message

      • "instruction obligatoire" Le 23 février 2017 à 11:09, par AF

        Chère Espérance,
        merci pour votre précision : ce n’est effectivement pas "l’école" mais "l’instruction" qui est obligatoire.
        Reste cependant que matériellement, l’école publique a la fâcheuse tendance à s’imposer, et imposer ses normes aux autres. Voir par exemple la guerre de notre Bécassine pédagogiste contre l’enseignement réellement libre ; il serait même question dernièrement d’appliquer une forme de carte scolaire à l’enseignement catholique sous contrat par le biais du portail "Gabriel" (voir https://www.parentspourlecole.fr/2017/02/19/de-gabriel-a-babel/)
        En dehors de cela, votre idée de "chèque éducation" (quel gros mot !) est bien la seule perspective viable. L’agressivité croissante des parents se comprend dans la mesure où ils n’ont pas le choix de l’établissement, qui peut s’avérer défectueux (si, si !). Cette mesure permettrait une énorme économie pour le budget national, satisferait les parents, mais priverait nos idéologues du MEN de leurs pouvoirs...

        Répondre à ce message

Répondre à cet article

| Plan du site | Notice légale | Suivre la vie du site RSS 2.0