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A l’école du sexe

jeudi 2 mars 2017, par oleg

Associations, groupes de parents et journalistes s’en émeuvent : depuis plusieurs mois, l’Éducation nationale multiplie les incitations à la mise en œuvre d’une pédagogie du sexe. La chose n’est pas nouvelle, mais c’est l’intensité du projet, la multiplication des cibles et la diversité des canaux qui étonnent et posent question.

Ainsi, le 1er décembre 2016, la Rectrice de l’Académie de Rouen envoyait une directive affirmant que « la promotion de la santé », « affaire de tous », l’incitait à recommander à ses personnels des ressources pédagogiques comme "Le Livre des infections sexuellement transmissibles". De même, l’Institut National de Prévention et de l’Éducation pour la Santé publiait une brochure, intitulée "Questions d’ado", qui entendait donner réponse aux problématiques suivantes : « C’est quoi la frigidité ? », « C’est quoi une panne sexuelle ? », « C’est comment le sexe d’une fille ? ». Enfin, le site « Onsexprime.fr » ouvrait un onglet intitulé « Découvre les positions associées aux différentes pratiques sexuelles » qui exposait, images à l’appui, la « pénétration vaginale », « la pénétration anale » et le « sexe oral ».

Multiples, ces exemples relèvent d’une même conception. Dans tous les cas, la sexualité est présentée comme risque. Dans tous les cas, on donne à des interrogations cruciales des réponses mécaniques et hygiénistes. En cette génitalité pure, le sujet désirant est réifié en objet de plaisir. La rencontre amoureuse, réduite à la percussion des corps, est centrée sur l’avènement d’un plaisir automatisé. Erronée, cette approche risque de produire, chez les élèves à qui elle se destine, l’effet inverse de ce qui est escompté : la crudité du discours produira, chez les plus fragiles, une angoisse du corps, tandis qu’elle suscitera, chez ceux qui se croient plus forts, des audaces brutales. Hypersexualisée et pornophile, cette approche ôte tout crédit à l’Éducation nationale qui, par dérive de compétences, aborde ici des thématiques pour lesquelles elle n’a pas reçu mission. Doit-on rappeler que le Code de l’Éducation fixe comme mission première à l’école « la transmission des connaissances » ?

Quand une institution déroge à ses devoirs, il incombe à la communauté civile de rappeler cette dernière à l’ordre. Ici, les bornes du droit définissent un cadre qui suffit à condamner ce pansexualisme intrusif. La Déclaration universelle des droits de l’homme précise que les parents ont le droit de choisir le genre d’éducation qu’ils entendent donner à leurs enfants. Témoin de cette souveraineté, le Code de l’éducation affirme que « l’école se construit avec la participation des parents ». En outre, la Charte de la laïcité impose à tous les personnels éducatifs le devoir de neutralité. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler que l’exposition de mineurs à des images pornographiques est lourdement punissable par la loi.

Les arguments ne manquent pas et bien des moyens sont à disposition. Il incombe aux familles de France de se lever pour mettre fin à cette propagande. Il est temps que le Ministère rende des comptes, il est temps que les pouvoirs publics soient saisis. Bien entendu, la loi, qui limite, n’est pas le seul pilier de notre combat. Nous avons aussi à penser une éducation à la vie affective et sexuelle. Nous avons aussi à proposer des démarches attractives parce qu’alternatives : on ne supprime véritablement que ce que l’on remplace. Juridique, éducative et morale, la guerre du sexe ne fait que commencer. Mais le combat est noble et notre cause est juste. Il en va de l’avenir de nos enfants et, partant, de celui de notre pays. « Rayonner sans agir », déclarait déjà Jules Ferry, « c’est abdiquer ».

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