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Où Tomboy reparait...

mardi 22 décembre 2015, par Flower

Notre ministre de la culture a exprimé sa déception de voir modifié le visa d’exploitation d’un film comportant des scènes sexuelles explicites (initialement accessibles à partir de 12 ans en France, contrairement à quantité d’autres pays qui l’interdisaient aux moins de 16 ans, voire 17 ou 18)
voir par exemple ici, ou ou encore
On est très tenté de voir le parallèle avec la réintroduction (sans avertir les parents) du très controversé Tomboy, et d’être troublé en voyant cette vidéo, comme si l’objectif essentiel de nos responsables était de détruire tous les points de repères de nos enfants... Mais en fait, n’est-ce pas justement la volonté que ces mêmes responsables ont ouvertement exprimée ? Et cette histoire de visa, était-ce en vue d’une diffusion généralisée aux collégiens ? On peut s’interroger à moins !

Pour mémoire, voir ci-après une analyse antérieure sur Tomboy

Petit rappel : ce film est diffusé dans les écoles à partir du CE2 dans le cadre du dispositif « Ecole et cinéma », subventionné entre autres par le ministère de l’Éducation nationale. Les établissements font le choix de participer à ces séances qui ne sont pas imposées par les Instructions officielles.

Première impression : ce film est d’un ennui terrible, mais peut-être cela a-t-il une valeur pour certains, j’ai lu sur twitter que cela pouvait aider à intérioriser la problématique du film. Quel est le thème de ce film ? Une enfant de 10 ans qui se fait passer pour un garçon à l’occasion d’un déménagement. Au début du film, le spectateur n’est pas sensé savoir que Laure est une fille et l’on croit qu’il s’agit d’un garçon appelé Michaël. A priori, c’est une jeune fille garçon manqué aux cheveux courts et habillée plutôt comme un garçon, mais sans rien de choquant. Aucun problème pour l’instant… Le jour de son arrivée dans son nouvel appartement, une petite voisine la prend pour un garçon et Laure se prend au jeu en se faisant appeler Michaël. Et tout s’enchaîne : l’amitié avec cette petite fille devient ambigüe (échange d’un baiser), Laure se fabrique un sexe en pâte à modeler pour se mettre en maillot de bain, se montre violente envers sa petite sœur pour la faire taire et la transformer en complice.

Cette pauvre Laure semble tellement mal à l’aise, c’est un vrai crève-cœur, j’ai vraiment souffert pour elle pendant ce film. Mais par pitié ! ne transmettons pas ce malaise à nos élèves !
Signalons que l’affiche de ce film en Angleterre précise : un film par des adultes pour des adultes ! Ils ont bien raison !

Pour conclure
1) Ce n’est pas le film du siècle, mais ce n’est pas grave.
2) Le sujet n’est pas à aborder avec des enfants de CE2 qui n’ont pas toujours fini leur phase œdipienne et n’ont pas besoin d’être troublés.
3) Le sujet n’est pas à aborder non plus avec des élèves plus grands, adolescents ou pré-adolescents en pleine construction de leur identité sexuée. Laissons les enfants s’épanouir dans des relations d’amitié sans ambigüité, que ce soit avec des filles ou avec des garçons.
4) Pourquoi pas un film sur ce sujet, car cette ambigüité et ce mal-être existent sans doute, mais pas à destination des jeunes de primaire ou de collège.

Flower

En complément, un lien vers un article du Figaro écrit par 3 pédo-psychiatres : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/02/11/31003-20140211ARTFIG00164-theorie-du-genre-faut-il-retirer-tomboy-des-ecrans-scolaires.php

12 Messages

  • Tomboy, analyse critique Le 21 février 2014 à 15:13, par MarieRova

    Tout à fait d’accord sur votre point de vue, j’y ajoute les quelques notes que j’ai jeté sur un papier.

    Bon, et bien je n’ai pas réussi à finir de regarder Tomboy, je me suis endormie au bout de 3/4 d’heure d’ennui ou de fatigue, le temps de voir un papa conduire dans sa résidence avec sa fille sur les genoux qui tient le volant(l’assurance appréciera s’il renverse un copain de la petite), et de lui proposer de boire de la bière, ce que son fils (ah non, c’est une fille) a le bon goût de refuser, puis de voir cette petite triturer de la pâte à modeler pour confectionner un zizi, ce qui a dû être du goût de bien des pervers. Ce film destiné à être diffusé dans les écoles, en ayant pour mission de donner en exemple l’expérience du transgenre, donne également comme message aux enfants que les parents sont des gamins irresponsables. Que de bonnes idées !!!! Heureusement, les gamins devant l’ennui et le rythme lent de ce film se seront endormis bien vite sur leur siège.

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  • Tomboy, analyse critique Le 25 février 2014 à 12:29, par Maman

    Pour pouvoir en parler en connaissance de cause, ai regardé le film en question. Tout à fait d’accord avec l’analyse et le commentaire de Flower. Ce film n’est pas fait pour des enfants.
    Des enseignants de ma connaissance nient le problème que pose cet enseignement. Ils se braquent et sont dans le registre de ’tout ça n’est qu’une rumeur’ ou ’ne sont pas au courant’... En tant que maman, comment pourrai-je faire confiance aux enseignants de mes enfants ? Comment parler de nos inquiétudes aux enseignants sans les braquer (c’est une vraie question, si quelqu’un peut répondre, cela m’aiderait) ?
    Tout cela est très très inquiétant et a instauré un climat de grande méfiance entre parents et enseignants.

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    • Tomboy, analyse critique Le 5 mars 2014 à 19:38, par Flower

      Quand on s’adresse aux enseignants, il faut se rappeler que, la plupart du temps, les parents ne viennent nous voir que quand ça va mal. Par conséquent, les enseignants sont souvent sur la défensive et risquent de mal prendre toute remarque négative.

      Je pense qu’il est donc efficace de commencer par dire ce qui se passe bien dans la classe (progrès des enfants en orthographe, bonne ambiance générale ou autre), ça détend l’atmosphère. Ensuite, pour aborder le sujet réel de vos inquiétudes, précisez que ce n’est pas l’enseignant en particulier qui vous inquiète mais tout ce qu’on entend ou lit aux informations, et que vous avez besoin d’être rassurée.
      Ce qui vous renseignera le plus sera la relation qui s’instaure. Si l’enseignant parle facilement, c’est qu’il n’a rien à cacher. S’il reste très vague, ce n’est pas très bon signe.

      En tout cas, il est très important de parler aux enseignants, même si le 1er contact se passe mal, l’idée de l’implication des parents peut faire son chemin et amener davantage de transparence dans les classes.

      J’espère avoir pu vous aider.

      Flower (enseignante en CM2)

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      • Tomboy, analyse critique Le 11 mars 2014 à 19:31

        Je vous remercie beaucoup pour votre réponse et votre aide.
        En fait, l’enseignant à qui je me suis adressé m’a répondu qu’il ’n’était pas au courant’, que tout ça, ça n’était que des ’rumeurs’, que j’étais ’naïve de croire tout ce qu’on dit dans les media’ et que je ’m’inquiétais pour rien’. Dialogue impossible, alors je me suis dis que je ne pourrai compter que sur moi-même et que je serai d’une vigilence absolue quant à ce qui serait enseigné à ma fille, quitte à finalement faire ’l’école à la maison’.

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    • Tomboy, analyse critique Le 7 novembre 2014 à 19:52

      Excuser moi, je ne comprends pas votre résonement, il semble que je connais moi même très bien le sujet, en étant moi même une jeune adulte, pas plus psychologue que vous. Je vous ferez signaler madame que des gens se battent contre le racisme, l’acceptation de chacun, la descrimination, ce film ne fait qu’insiter les enfants à prendre consciences du mal être. Pour moi, il serait préférable de faire d’autres polémiques sur d’autres sujets que vous ne priverez sans doute pas à vos enfants. Il est tant de s’ouvrir et de prendre en considération certains faits ! la peur de la différence ne sert à rien, j’espère que ce film aura au moins servis à faire passer le messages chez les enfants !

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      • Une réponse, parmi d’autres possibles, à cet angélisme béat : "La ligne qui sépare les enfants des adultes devrait signifier qu’on ne peut ni éduquer les adultes, ni traiter les enfants comme de grandes personnes."
        Hannah Arendt

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      • Tomboy, analyse critique Le 9 novembre 2014 à 09:49, par Machard de Gramont

        Tout le monde a le droit d’exprimer ce qu’il pense sur ce blog. En revanche, chacun signe comme il veut son commentaire. Moi je mets toujours mon vrai nom. Vous, vous préférez rester dans un anonymat complet et... très courageux ?

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  • Tomboy, analyse critique Le 7 novembre 2014 à 19:34

    Je ne suis pas du tout d’accord avec votre point de vu, Tomboy est un film intéressant, sa réalisatrice la dailleur imaginé avant tout pour sensibiliser certains sujets qui lui tient à cœur. Je penses d’ailleurs que de nos jours il est nécessaire de faire découvrir un autre univers que l’éducation tel que l’on nous apprends pour diminuer la peur de la différence, le racisme, les descriminations, l’acceptation de chacun en société. Bref mûrir !
    Encore une chose, si vous voulez protéger vos enfants ne leurs montrer pas des films stupides qui ne font bizarrement pas polémiques ! Les temps doivent changer !

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    • Tomboy, analyse critique Le 9 novembre 2014 à 10:05, par Machard de Gramont

      Eh bien moi, comme Oleg, je pense que ceux et celles qui trouvent que d’emmener de force les enfants des écoles voir ce film est normal, même contre l’avis de leurs parents, ne font que souscrire à un embrigadement idéologique de l’école.
      Ce film n’est pas un appel innocent à ne pas discriminer : tous les professeurs "normaux" font entrer dans leur attitude et leurs propos, et même leur enseignement, la valeur du respect de l’autre. Cela devrait suffire pour combattre toute forme de discrimination.
      Ils n’ont pas besoin -pour appuyer cette partie de leur projet éducatif- de "l’aide" de films ou de pièce de théâtre ou de littérature ouvertement primées par les lobbies LGBT, comme c’est le cas du film Tomboy.
      Cela fait partie du projet de "déconstruction" de l’éducation faite aux enfants par leurs familles, ouvertement porté par nos ministres actuels de l’éducation, Peillon et Belkacem, qui obéissent aux ordres des groupes de pression homosexuels. Vous connaissez le tableau de Jaffe ? ce type d’action gouvernemental -qui correspond d’ailleurs à un mot d’ordre mondial- en est une des composantes.
      Ceci dit, encore une fois, nommez vous ? Etes vous enseignant ?

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  • Tomboy, analyse critique Le 17 juillet 2015 à 22:39, par Emmanuel

    bonjour,
    je ne suis ni enseignant ni parent mais si un jour mon enfant m’apprend avoir vu ce genre de film à l’école, le prof aura droit à une visite amicale de ma part.
    Le sujet a déjà été traité dans "Ma vie en rose". Dans tout les cas, ce type de film doit être vu en connaissance de cause et forcé un enfant ou adolescent à les voir n’est, à mon humble avis, pas bon pour le développement personnel ni l’éveil.
    Laissons nos enfants voir les films qui leur plaisent quand il leur plaît.
    Merci de m’avoir lu,

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  • Tomboy, analyse critique Le 18 septembre 2015 à 01:05, par simon

    Bonsoir, je viens de finir à l’instant de voir ce film et il m’a mis une belle claque. Qu’on le montre à des primaires, non, qu’on le montre à des collégiens en revanche me semble plus que primordial, ce serait je pense plus utile que de leur faire lire des enquêtes policières ou des histoires de vengeance qui sont, à mon humble avis, bien plus dangereux que l’histoire d’une fille un peu perdue.

    Je trouve que les critiques du genre " heureusement que ce film est ennuyant" sont d’une stupidité incroyable. Dans ce monde où tous ne jure que par le spectacle à outrance et mettre tout le monde dans une petite case, ce film serait un bon moyen de décortiquer le langage cinématographique. Aucune lenteur de caméra n’est inutile, aucune réplique n’est redondante, c’est d’une pureté incroyable, tout en nuance et sans manichéisme. L’adolescent serait sans doute amené à se faire sa propre réflexion sur un problème auquel il sera tôt ou tard confronté, que ce soit lui ou une rencontre .

    Je vais maintenant m’adresser à MarieRova. Où voyez vous de la perversion dans la scène de la pâte à modeler ? Vous croyez vraiment que les enfants ne savent pas ce qu’est un zizi ? Que les enfants sont des êtres dénué de la capacité à faire du mal aux autres ? Mais réveillez vous, c’est un jugement inutile, fallacieux et incroyablement débile ( et je pèse mes mots). Si vous croyez que les émissions ou l’on récompense l’ignorance et le fait que l’on soit bien dans son petit stéréotype, ou que les films soit disant pour enfants où l’histoire n’est prétexte qu’à un enchaînement de blagues grasses sont de bien meilleurs exemples à suivre, je souhaite bien du courage à vos chères têtes blondes. Des enfants souffrent , comme cette gamine à l’écran, et vous pensez qu’il ne valent pas une heure et demie de la vie de vos enfants pour que peut être un jour l’un d’eux soit une oreille bienfaitrice pour l’un de ses ami ou amie qui pleure ?

    Sur ce je doute que mon avis soit d’une quelconque utilité depuis le temps, mais j’estime que ce film à une valeur pédagogique évidente et que voir ce genre d’oeuvre durant ma scolarité m’aurait davantage épanoui.

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    • Tomboy, analyse critique Le 18 septembre 2015 à 21:46, par AF

      Merci Simon pour votre contribution.

      Vous avez sans doute raison concernant la qualité cinématographique du film, je ne suis pas suffisamment féru dans ce domaine pour en juger. Je vous rejoins également totalement sur votre critique des histoires de vengeance ou enquêtes policières - je présume pour leur apologie de la violence ?

      Mais vous semblez opposer violence physique et liberté de moeurs ? Un certain courant prône une absence plus ou moins totale d’interdits dans ce dernier domaine ; pourtant lorsqu’on constate les conséquences d’expériences prématurées de trop jeunes enfants et adolescents - peut-on les considérer comme ’libres’ ? - le mot ’violence’ devient un euphémisme. Vous n’avez sans doute pas voulu établir cette opposition.

      Vous vous offusquez du spectacle permanent et ses mensonges, comme de la manie simplificatrice des professionnels de la communication : personne ne vous contredira sur ce point ici, je crois. Et je ne crois pas que quiconque mette en doute la réalité de personnes confrontées à des questions épineuses, parfois douloureuses, sur leur propre identité ou une inclination passagère ou durable. Et c’est précisément cette volonté simplificatrice, poussée à la caricature du sensationnel frôlant le graveleux, qui suscite l’opposition que vous observez. L’âge de l’héroïne illustre par exemple cette tentation du spectaculaire : il est tout simplement irréaliste.

      Naturellement les enfants ne sont pas des anges, les parents qui les éduquent et les supportent le savent mieux que personne. Mais les propos ou gestes scabreux qu’ils se permettent parfois conservent une part d’innocence : ils n’en mesurent pas totalement les implications. En ce sens, vous semblez avoir mis de côté un paramètre important : le temps. Les enfants ne sont pas non plus de ’petits adultes’ et leur développement psychologique et affectif suit, sauf accident, leur développement physique. Vous n’envisagez certainement pas de les contraindre à affronter des situations qu’ils ne sont pas en mesure de gérer ?

      Quelques questions :
      Vous semblez trouver utile d’aborder ce genre de question identitaire : où s’arrête le questionnement et commence la projection d’adultes sur des enfants ?
      Comment voyez-vous l’équilibre entre l’étude d’une situation inhabituelle et son prosélytisme ?
      Les difficultés liées à un questionnement identitaire ou une inclination encombrante s’avèrent intrinsèquement douloureuses pour ceux qui y sont confrontés : doit-on en généraliser l’étude au risque de provoquer une multitude de situations similaires factices, tout aussi douloureuses, ou chercher à aider ceux qui les subissent ?

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