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Qui se cache derrière l’ABCD de l’égalité ?

mardi 6 mai 2014, par oleg

La question peut être posée, puisque le programme est national en ses ambitions. Ce dernier, rappelons-le, sera généralisé à toutes les écoles des académies pilotes à la rentrée de septembre 2014. Or ce projet, qui se veut ouverture et dépassement des stéréotypes, paraît, à l’examen de ses concepteurs, singulièrement partial.

Un projet partial en ses présupposés
Première remarque, qui peut être faite, l’ABCD de l’égalité est une entreprise qui repose sur une conception restrictive de l’égalité des sexes. On pourra s’étonner, à la simple consultation du site internet qui lui est consacré, de n’y voir que des femmes. Celles-ci, pédagogues ou enseignantes, sont représentantes d’un féminisme unique, qui est le féminisme de genre. Ainsi, Claire Pontais, professeur agrégée d’EPS, est responsable d’une séquence intitulée « Danser : le Petit Chaperon rouge » qui a été recommandée par l’ A. R. G. E. F. (Association de Recherche sur le Genre en Education et Formation). [1] De même, Geneviève Guilpain, enseignante en philosophie qui explique dans une vidéo du site de l’ABCD de l’égalité comment « former les enseignants à combattre les stéréotypes », se félicite, dans une interview donnée à l’association « Adéquations », d’ « aborder la question de genre dans la langue » et de poser à ses élèves la question qui suit : « Comment une langue genrée modèle-t-elle notre vision de la réalité ? » [2] Enfin, Véronique Rouyer, interrogée sur le site au sujet de la « Construction de l’identité sexuée de l’enfant », a pu être auteur d’un ouvrage collectif intitulé Genre et socialisation de l’Enfance à l’âge adulte. Bien entendu, il n’est pas question de discuter de la pertinence de ces travaux. Nous en soulignons seulement la convergence idéologique : fondé sur une exclusivité des positionnements, l’ABCD de l’égalité, qui laissait espérer la possibilité d’une ouverture, laisse place à la réalité d’une restriction des perspectives. L’égalité promise en cet audacieux projet semble donc ouvrir les portes à un abécédaire de la partialité.

Il est alors temps d’élargir la question de l’égalité à d’autres sources que celles, exclusives ici, du féminisme de genre. Faute de quoi sans doute, notre institution, laissant la parole à une seule voix, ne saurait être appelée école de la République.

Notes et références

[1] http://argef.hypotheses.org/124
[2] http://www.adequations.org/spip.php?article1428
[3] http://www.cndp.fr/ABCD-de-l-egalite/outils-pedagogiques.html

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