La chose est officielle : l’Ecole Normale Supérieure de Lyon adopte les conventions d’une orthographe de genre. Ainsi, dans son rapport du concours de l’année 2014, on peut lire la phrase suivante : "la fermeté conceptuelle et la densité discursive de Bourdieu permettaient de trouver dans une page de Langage et pouvoir symbolique une unité démonstrative suffisante pour la proposer au commentaire des candidat-e-s." [1] Juxtaposition du masculin et du féminin, cette graphie est typique de la doctrine du genre. Utopique, l’espérance d’une langue non discriminante a-t-elle bien sa place dans un rapport de concours ? Croit-on vraiment pouvoir transformer les consciences par de simples signaux linguistiques ? "Quand les hommes ne peuvent changer les choses", assurait Jaurès, "ils changent les mots."
[1] Rapport de l’épreuve "Approches des Sciences humaines", consultable ici : http://www.ens-lyon.eu/admissions/concours-d-entree-session-2014-241445.kjsp?RH=CONC_ARCH