Les élections professionnelles des membres de l’Education Nationale auront lieu cette année du 27 novembre au 4 décembre. Adhérents et sympathisants nous demandent, dans le but d’éclairer leur choix, des informations sur la position des syndicats quant à la question du genre et de l’école. Nouvelle dans la réflexion électorale, cette interrogation a donné lieu à la courte typologie qui suit.
Tout d’abord, il existe dans l’Education nationale une majorité de syndicats qui sont des partisans convaincus du gender. Confondant instruction et rééducation, ils servent de relais aux lobbys du genre, dont ils reprennent la terminologie autant que les présupposés. Parmi ceux-ci, on peut citer "Sud Education", qui entend "défendre le concept de genre qui permet de remettre en cause un ordre social inégalitaire." [1] Incontournable en cette catégorie est aussi le Snuipp, qui sur son site laisse la parole à Cendrine Marro, Maître de Conférences en psychologie et Sciences de l’Education. Responsable de l’axe de recherche "Genre Savoirs et Education" à l’Université de Nanterre, celle-ci déclare à cette occasion : "L’école doit accompagner chacune et chacun pour cheminer de la dépendance à l’indépendance à l’égard du genre". [2]
A côté de ce militantisme affirmé, on trouve des groupes qui entendent lutter contre les stéréotypes, sans réaliser qu’ils utilisent la doctrine du genre. Inconscients ou peu informés, ils trouvent leur modèle en la FAEN qui affirmait par exemple l’année dernière : "La reproduction de stéréotypes par l’Ecole est une réalité aussi ancienne que l’Ecole elle-même." Analysant les ABCD de l’égalité, la Fédération ajoutait alors : "La démarche n’est donc pas contestable dans son principe. C’est donc au niveau des modalités de mise en oeuvre et des supports pédagogiques choisis qu’il y a problème." [3]
A la marge de cette docilité passive, il existe des syndicats plus critiques, qui s’interrogent sur les dangers de l’éducation au genre mise en œuvre à l’école. Ainsi, le SYNEP, Syndicat national de l’Enseignement Privé, se risque, dans un article consacré à la question, au constat suivant : "Former sans formater, informer sans uniformiser… ce ne sera pas facile." [4]
Complices, naïfs ou simplement sceptiques, les syndicats français de l’Education Nationale ne semblent pas réaliser la réalité de l’intrusion du genre dans le monde de l’école. Cette institution est pourtant dirigée par Najat Vallaud-Belkacem, Ministre qui, avant d’accéder aux manettes de la rue de Grenelle, affirmait en septembre 2012 vouloir "profiter de cette porte entrouverte", qu’était à ses yeux la loi Taubira, pour "glisser la question de l’identité de genre" dans les réformes à venir.[5] Plus soucieux de défendre les salaires, la promotion et la retraite de ses adhérents, le corporatisme enseignant ne s’alarme guère de l’actuel détournement d’une profession qui est appelée à remplacer la mission de transmettre des savoirs par celle d’inculquer une doctrine. Tant que les syndicats n’auront pas pris la mesure de ce dévoiement, nous serons bien en peine de conseiller, à nos adhérents et à nos sympathisants, vers qui porter leurs suffrages aux élections professionnelles des membres de l’Education Nationale.
Notes et références
[1] http://www.sudeducation.org/Face-a-la-haine-du-genre-battons.html.
[2] http://neo.snuipp.fr/le-genre-habille-les-inegalites,222.
[3] "Quand l’école a mauvais genre", communiqué disponible sur http://www.faen.org/
[4] SYNEP-EXPRESS N°149 Septembre 2013, disponible sur http://www.synep.org/
[5] https://www.youtube.com/watch?v=PhqMeh_uIWE" ".
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