Un peu hors cadre, mais néanmoins en lien étroit avec l’introduction du "genre" dans les écoles, nous proposons ici une courte analyse du livre polémique de E. Zemmour.
Nous espérons qu’elle sera utile aux lecteurs qui s’interrogent, et leur permettra de décider s’ils souhaitent se le procurer pour en savoir davantage, ou s’en détourner parce qu’ils auront trouvé ici réponse à leurs principales questions.
Ni excès d’honneur, ni indignité
Il s’agit d’une compilation chronologique d’évènements divers : culturels, médiatiques, politiques. Cette description met en lumière l’abandon progressif des repères structurants de la société française depuis le mouvement de mai 68, parfois au prix de débats houleux, le plus souvent de manière invisible sans que leurs promoteurs, s’ils en avaient, n’envisagent l’étendue des conséquences. Il montre avec crudité l’appauvrissement sensible d’une classe politique qui se déchire pour des miettes d’un pouvoir qui s’amenuise, et se plie aux diktats des personnages populaires du moment, qui ne se distinguent pourtant pas par la profondeur de leur réflexion ; il dissèque l’influence grandissante du politiquement correct par le biais de succès aussi fulgurants qu’éphémères ; et en parallèle la montée en puissance d’une nouvelle aristocratie de hauts fonctionnaires allergiques au mot ’Nation’.
Et bien sûr il démonte l’inversion du féminisme impuissant à s’approprier les codes masculins, qui contraint l’homme à se renier pour ’devenir femme’ : l’offensive dans les écoles n’en est que la traduction.
Pour autant il passe un peu à côté de l’arme de déconstruction la plus puissante : la prise de pouvoir par les médias, et des médias par les hommes qui les possèdent ; arme utilisée pour museler les contestataires et en même temps flatter les penchants humains les plus vils.
Il fait l’impasse sur la cause principale de cette dérive insensible : la somme des égoïsmes individuels, qui renient toute dignité pour... la tranquillité ? le confort ? le dernier gadget à la mode, démodé six mois plus tard ? une fausse idée de la liberté ?
Remèdes ?
C’est le point faible de cette étude : très fouillée, voire lumineuse par moments, elle s’achève sur un constat d’échec, une impasse sans porte de sortie. Ce qui explique sans doute les propos pessimistes confiés à un journaliste italien et qui lui ont valu sa mise à l’écart.
Pourtant un dernier rempart se dresse encore, et se renforce de jour en jour. Sociologiquement minoritaire, il se retrouve à une majorité écrasante dans tous les mouvements, de masse ou associatifs. Il puise sa force même dans la maladresse et l’arrogance de ces ennemis de la logique, du débat ouvert et du peuple - ennemi principal, qui ose ne pas voter comme il faut - qui retrouve l’importance de son Histoire et se rappelle ses convictions.
Ceux qui se lèvent aujourd’hui sont les héritiers des Vendéens qui faisaient trembler les redoutés "mayençais", des grognards mal équipés qui ont conquis l’Europe, de "ce peuple de lions gouvernés par des ânes" salué par des généraux ennemis durant la grande guerre.
Le combat se fait sans armes ; c’est pourtant une lutte à mort, du peuple contre les puissants qui prétendent l’asservir, lui arracher son passé, sa dignité, son avenir. Inventive, toujours renouvelée, la bataille se joue des obstacles et de la censure, et surtout elle inspire - les cardinaux français témoignent de l’étonnement curieux de leurs homologues sur "ce qui se passe en France" - et contamine de manière inespérée le reste de la planète.
Le peuple français est rétif à l’esclavage ; Robespierre et son tristement célèbre "comité de salut public" avaient tous les pouvoirs, ils ont commis d’innombrables massacres et des atrocités sans nom pour les conserver. Pour le bien du peuple naturellement. Ils ont été balayés.