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Réforme du collège : conséquences sexuées

jeudi 23 avril 2015, par Epsilon

Non, je "rassure" les lecteurs qui pourraient s’interroger sur l’abandon éventuel de la politique initiée par L.Chatel, amplifiée par V.Peillon, et poursuivie sous d’autres noms par un fugace B.Hamon et l’actuel occupant du poste, dont la double nationalité pose quelques questions à ce niveau de responsabilité [1] : le dogme de "l’égalité" n’est pas remis en cause, bien au contraire.

Nulle invention ou réflexion personnelle ici, mais simple résumé [2] - un extrait à dire vrai - d’une étude très argumentée et étayée [3] publiée de l’autre côté de l’Atlantique en 2000 et saluée par de grands journaux comme le NY Times. Il y est question des conséquences asymétriques de certaines politiques éducatives.

Pas de polémique directe non plus : l’auteur compare ce qu’elle voit de la pratique aux USA, et ce qu’elle observe au même moment en Grande Bretagne. Pour faire court, pédagogie "progressive" (US) [4] contre pédagogie traditionnelle (GB) [5]. Si d’aucuns voient une ressemblance troublante avec "notre" réforme du collège... ils auront peut-être des raisons pour le faire.

Analyse résumée d’un extrait [6]

Pédagogie "progressive"
Née il y a largement plus d’un siècle, elle s’est répandue dans les établissements d’enseignement US à partir des années 1920. Elle se définit elle-même comme "centrée sur l’enfant". Elle se caractérise par la restriction des savoirs basiques, de l’acquisition de connaissances, de l’émulation et la discipline. Naturellement, les classes mixtes deviennent la règle obligatoire.
Nos lecteurs sont suffisamment avertis de ce style de pédagogie pour qu’on leur épargne des explications supplémentaires.
Ces méthodes reflètent les théories émises par J.H.Pestalozzi, J.F.Herbart et F.Froebel dans la première moitié du 19ème siècle. Froebel voit par exemple le jeune enfant comme une motte d’argile malléable que l’on peut façonner à sa guise [7].

Ces dernières années ont vu émerger une question : l’écart grandissant entre garçons et filles concernant les apprentissages fondamentaux - lecture, écriture - n’est-il pas dû essentiellement à ces méthodes "progressives" ?

Pédagogie traditionnelle
A la fin des années 1980 et au cours des années 1990, les britanniques ont expérimenté des pratiques et programmes plus orientés en faveur des garçons. Après une décennie, ils ont publié un petit résumé [8] décrivant les pratiques les plus efficaces, comme davantage de dirigisme, un environnement structuré, en particulier le silence, de hautes exigences, un contrôle strict du travail personnel, des contrôles fréquents, des classes mono-sexe.

L’auteur cite le témoignage du directeur d’une école de Winchester, alarmé du taux phénoménal d’échec des garçons (44% contre 22% pour les filles). Il crée alors une classe d’une trentaine de garçons en difficulté, qu’il confie aux soins d’un instituteur plutôt jeune et athlétique, dans laquelle il applique les recommandations précédentes, en particulier en matière d’exigence de travail et de discipline.
Le professeur observe qu’une classe de garçons favorise l’esprit de groupe : "Quand il y a des filles, les garçons n’aiment pas s’exprimer [9] par crainte de paraitre efféminé".
Le résultat est sans appel : après seulement une année de ce régime, les garçons avaient pratiquement comblé leur retard. Comme le dit l’un d’entre eux, "On travaille tous dur pour montrer qu’on peut y arriver aussi bien que les autres". Le ministre de l’Éducation britannique [10] donne en 1998 des consignes allant dans le même sens pour l’école primaire. Un an plus tard, les journaux titrent : "Les garçons comblent le retard en littérature" :
Bien que les filles restent en tête, l’écart s’est spectaculairement resserré. [...] L’an dernier, seulement 64% des garçons maitrisaient la lecture ; aujourd’hui la proportion est de 78%.
Il est intéressant également de noter que lorsque la possibilité de classes mono-sexe, tant de filles que de garçons, est offerte, elle rencontre une demande forte de la part des parents et de bien des professeurs. Et une opposition farouche de la part des organisations féministes dominantes.

Que faut-il en penser ?

Le lecteur (toujours) pertinent de ce site trouvera de lui-même les implications troublantes de cette nouvelle "réforme" des collèges. Seule une fraction de l’étude détaillée de Ch. Hoff Sommers est abordée ici ; à la lumière des très nombreuses données, très officielles, à l’appui de ses observations, on est contraint de constater le développement des "ABCD" et autres "égalités", masques menteurs d’une idéologie qui vise spécifiquement les garçons.

Existe-t-il des établissements protégés ?

Rien n’est moins sûr : nous disposons de témoignages montrant des écoles de quartiers dits "bourgeois", dont la directrice mène une politique féministe très agressive, en accord avec ses autorités. Telle autre école de secteur plus populaire développera au contraire une relation de bon sens et de confiance avec les familles.
L’enseignement privé n’est pas plus à l’abri, plusieurs témoignages en font foi. Les parents disposent cependant d’une arme détaillée ici concernant l’enseignement catholique. Mais dans tous les cas ils doivent rester vigilants.

Que faire ?

Nous invitons les parents à appliquer les bonnes recettes, qui ont fait leurs preuves depuis des temps immémoriaux : contrôler le travail à la maison, aider les enfants à apprendre leurs leçons, donner un coup de pouce pour les devoirs à l’occasion (souvent départ d’une complicité nouvelle). Et pas seulement la mère : le père joue un rôle essentiel, surtout au moment de l’adolescence.

Notes

[1Comme "à laquelle des deux nations va sa loyauté" ?

[2par nos soins ; les collègues qui auraient du temps à consacrer à une traduction complète de cet ouvrage passionnant sont invités à nous contacter

[3"The War Against Boys", de Christina Hoff Sommers

[4on trouvera malgré tout de très troublantes ressemblances avec les attentes exprimées ici par les courants dominants, ouvertement favorisés par l’actuel ministre mais également par les précédents

[5Bien des parents et enseignants se reconnaitront sans doute dans les propos tenus devant la commission sénatoriale

[6chap.7 : "Why Johnny can’t, like, read and write"

[7les parents apprécieront, surtout s’ils ont plusieurs enfants

[8"Can Boys Do Better"

[9en littérature

[10David Blunkett, education secretary

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