Le terme de "coéducation" est apparu une première fois dans une circulaire du Ministère de l’Education nationale datée du 15 octobre 2013. En celle-ci, le très regretté Vincent Peillon entendait "construire de nouvelles modalités de coopération avec les parents pour une école plus accueillante dans une perspective de coéducation". [1] Derrière le noble objectif, se cachait une finalité plus suspecte, celle de "développer la coordination et la visibilité des actions d’accompagnement à la parentalité".
Discutable, ce point fit l’objet d’une mission parlementaire, animée par Xavier Breton, consacrée aux relations unissant famille et école. [2] Rendu il y a peu, le rapport de cette dernière fait état de "tensions de plus en plus visibles » entre parents et enseignants, mentionnant même l’apparition de « conflits durs ». [3]
Mais pourrait-il en être autrement ? Comment ne pas comprendre la méfiance des parents qui deviennent, dans leur "parentalité" même, élèves des professeurs de leur progéniture ? Et comment ne pas saisir aussi le malaise de la profession enseignante, de qui l’on exige désormais l’omnipotence pédagogique autant que l’intrusion dans la vie des familles ? Qu’est donc devenue la rue de Grenelle, si ce n’est le siège des confusions nationales ?
A trop vouloir que les professeurs se fassent parents d’enfants qui ne sont pas les leurs, il ne faudra pas s’étonner de voir un jour des parents prétendre être professeurs de leurs propres enfants.
Notes
[1] http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=74338
[2] http://www.xavierbreton.fr/xavier-breton-president-de-la-mission-parlementaire-sur-les-relations-entre-lecole-et-les-parents/
[3] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/07/14/01016-20140714ARTFIG00196-la-mesentente-grandit-entre-ecole-et-parents.php