Depuis la rentrée de septembre, les violences exercées à l’endroit des enseignants se multiplient.
Le 3 octobre, à Bordeaux, une directrice d’école se fait molester. Le 13, un proviseur et son adjointe de Saint Denis sont agressés. Le 17 et le 18, les attaques se multiplient – à Argenteuil, à Tremblay-en-France, à Lyon puis à Colomiers. Le 19, un professeur de mathématiques est agressé en plein cours à Strasbourg.Le même jour un enseignant de Calais a la mâchoire brisée. À Paris, un proviseur se voit insulté et menacé par trois élèves.
Quelles causes donner à cette inédite flambée de violence ? Jean-Paul Brighelli, journaliste au "Point", en voit deux. Tout d’abord, la diminution des savoirs transmis à l’école génère chez les élèves ennui, mépris, colère. Ensuite, le discours général, largement relayé par les politiques, qui consiste à dévaloriser le métier d’enseignant, ne fait rien pour arranger les choses.
Le mieux serait sans doute de remettre les élèves à leur table et de les placer face à la réalité de ce qu’ils sont capable de faire : apprendre. L’idéal enfin consisterait à faire remonter le professeur sur l’estrade afin qu’il fasse en classe ce pour quoi il a été institué : enseigner. C’est du désordre des postures que naît, à l’école française, l’imposture de la violence.