Accueil > Le coin des parents > Vincent Peillon et le Genre : un pratiquant non croyant ?

Vincent Peillon et le Genre : un pratiquant non croyant ?

vendredi 31 janvier 2014, par oleg

L’on se récrie et l’on proteste
Depuis quelques jours, scandalisé par la contemplation de quelques écoles qui se vident, notre Ministre se récrie et proteste. "L’école de la République n’enseigne absolument pas la théorie du genre", vient-il de déclarer. "Elle enseigne", a-t-il même ajouté, "l’égalité de tous les points de vue".[1] Puisque tous les points de vue se valent, peut-être notre Ministre aura-t-il l’amabilité de s’intéresser à celui de ceux qui depuis, quelque temps déjà, ont été contraints de se pencher sur cette curieuse affaire de genre à l’école.

L’on brûle bien vite ce que l’on adora pourtant
L’examen des faits le prouve, l’idéologie du genre fut au coeur du dispositif mis en oeuvre par Monsieur Peillon et ce, dès la prise de fonction de celui-ci. En effet, dans une tribune du Monde datée du 25 septembre 2012, le Ministre déclara que "notre école" devait "se mobiliser contre les violences de genre" [2]. Fort de ce principe, la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif déclarait que "la formation des formateurs et formatrices ainsi que la formation des personnels se destinant à travailler auprès d’enfants, d’adolescent(e)s, de jeunes adultes" devaient "comprendre une formation au genre."[3] Transversal et professionnel, le genre est alors devenu pour Monsieur Peillon l’objectif premier de l’édification du corps dont il avait charge. Mieux encore, il fut le sceau par lequel il rêva de couronner son Ministère.

Apostat en même temps que fiévreux, l’on pose la figure du sceptique désabusé, laquelle n’en est pas moins d’une étonnante modernité
Pourtant, malheur, quelques parents, certainement incultes, hirsutes, et à coup sûr manipulés par des groupuscules crypto-archaïques confinant au nauséabond le plus douteux, osèrent retirer un jour leur enfant de l’école. Infâme, cette insolence avait pour conséquence de rappeler un vain privilège, suranné lui aussi, et qui, dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme s’énonce pourtant ainsi : "Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants". [4] Offusqué de ce qu’on lui reproche ce refus de priorité, notre avisé Ministre se renie maintenant, contestant l’excès de vitesse incriminé, cherchant à dissimuler son écart de conduite. En anthropologie religieuse, on attribue cette posture, qui consiste à suivre des rites sans y adhérer, à la figure du pratiquant non croyant. En politique, cette ambivalence est le fait d’un idéologue démasqué. Sur les planches enfin, ce numéro de prestidigitation est bien celui d’un triste Tartuffe.

Notes
[1] http://www.lexpress.fr/actualite/societe/boycott-de-l-ecole-et-theorie-du-genre-peillon-veut-convoquer-les-parents_1318443.html
[2] http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/25/pour-plus-d-egalite-entre-filles-et-garcons-a-l-ecole_1765510_3232.html
[3] http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=67018
[4] http://www.un.org/fr/documents/udhr

Répondre à cet article

| Plan du site | Notice légale | Suivre la vie du site RSS 2.0