Dans le propos qui suit, Jean-Paul Brighelli, journaliste au Point, se lance dans un
plaidoyer pour la liberté pédagogique. Pour qui sait lire entre les lignes, cette analyse est incitation à ne pas appliquer une certaine réforme qui fut imposée par décret ...
"Dans sa classe, l’enseignant est seul maître à bord, et aucun ministre ne peut le forcer à pratiquer un programme qui va contre l’intérêt de ses élèves - sans jugement sur l’intérêt global des élèves. Si vous estimez que les programmes de septembre prochain (je reviendrai bientôt sur l’approche par compétences, qui est le fer de lance de la destruction des savoirs) nuit à vos élèves, faites autre chose. Si vous estimez que l’analyse précise de Mallarmé et de Racine leur sera plus utile que la rédaction de tweets à l’adresse de leurs copains/copines, n’hésitez pas : vous êtes couverts. Aucun chef d’établissement ne peut rien vous dire, aucun ministre ne viendra vous taper sur les doigts. Sinon, il est une foule de mauvais coucheurs (80 % des enseignants, aux dernières nouvelles) dont le ministre (et non, on ne dit pas « la » ministre !) se serait déjà occupé. Vous ne risquez rien — sinon d’attendre mai 2017, et un gouvernement qui demandera des comptes à tous ces gens qui depuis trente ans ont démoli l’école — et, plus grave, ont démoli celles et ceux qui y ont usé leurs fonds de culotte."