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Serons-nous de bons gender profs ?

mardi 29 avril 2014, par oleg

La question se pose, lorsque l’on consulte la "Grille d’observation des relations de genre dans la classe et à l’école", proposée aux enseignants du Premier degré de l’Académie de Versailles. [1] Consultable en ligne, ce document, qui nous est parvenu par un sympathisant, en dit long sur la prégnance du genre chez les têtes pensantes de la pédagogie.

Le genre, une rumeur devenue critère
Très professionnel, le texte incite l’instituteur, à la rubrique "Prise en compte du genre dans mon enseignement", à se poser les questions suivantes :

- "Est-ce que je pense à insister sur la neutralité des disciplines que j’enseigne ?"
- "Ai-je l’intention de varier le genre dans les exemples donnés ?"
- "Est-ce que je propose un éclairage sur certains manuels de la classe qui pourraient présenter un stéréotype de genre prononcé ?"

Sidérantes, ces interrogations montrent bien le point auquel nous sommes arrivés. La compétence institutionnelle de l’enseignant ne se fonde plus sur sa maîtrise des connaissances, mais s’apprécie à la capacité d’incarner une doctrine. Le déficit des savoirs est compensé par l’inflation des croyances. Il ne s’agit pas d’être un maître instruit, il faut d’abord être enseignant non discriminant : au nom de cette posture, le hussard noir cède place au professeur de genre.

De l’enquête à l’inquisition ?
La suite de cette supercherie, nous ne l’imaginons que trop. Evaluative, la grille proposée se fera norme répressive. Viendra un temps où les enseignants seront notés, valorisés ou sanctionnés par des autorités scrupuleuses. La chose est d’ailleurs entrevue, dans un texte de notre Ministère, appelé "Rapport sur l’Egalité entre filles et garçons dans les écoles et les établissements". En ce bréviaire, les hiérarques de la rue de Grenelle estiment que "les concours de recrutement" doivent désormais, "dans les épreuves à visée professionnelle", "prendre en compte des situations où la question des rapports sociaux de genre revêt une dimension pédagogique". [2] Après les gender professeurs, apprêtons-nous à voir venir, dans nos classes, des gender inspecteurs. Et notre Ministère alors se fera centre d’éducation au genre, cette rumeur qui devient valeur.

Notes
[1] http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CD4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.egalite-filles-garcons.ac-creteil.fr%2FIMG%2Fpdf%2Fgrille-d-observation-1er-degre-2.pdf&ei=0yhfU7XDMMG-PJKTgCg&usg=AFQjCNHwTq6bwfp3f84zvhWppk9Gcb63-g&sig2=09XNSLyzeknQXxpzSH6Qxw&bvm=bv.65397613,d.ZWU
[2] http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/14/0/2013-041_egalite_filles-garcons_263140.pdf

1 Message

  • Serons-nous de bons gender profs ? Le 29 avril 2014 à 10:21, par flower

    Petite information complémentaire :
    Le référentiel des compétences à partir duquel les professeurs sont évalués ont été modifiés en juillet 2013 : les IEN partent entre autres de cette liste de compétences pour nous évaluer durant les inspections.
    On trouve notamment la compétence 6 : "Se mobiliser et mobiliser les élèves contre les stéréotypes et les discriminations de tout ordre, promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes", à première vue rien de choquant sauf si l’on sait tout ce qui est sous-entendu derrière les notions de stéréotypes et d’égalité hommes-femmes.
    Le référentiel est consultable ici : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=73066

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