Mise en oeuvre de la réforme du collège : surveiller et punir ?

C’est une source syndicale qui le révèle.[1] Un document de l’Académie de Toulouse vient d’être adressé aux chefs d’établissement, leur demandant de diligenter la mise en oeuvre de la réforme du collège.
Se voulant un "outil de prérepérage et un protocole de formation ajusté pour des situations complexes", le texte attend des directeurs qu’ils "détectent les établissements dans lesquels la formation prévue dans le cadre de la réforme du collège s’annonce complexe". Poussant ces derniers jusqu’au zèle, il est recommandé qu’ils dressent, "au sein du conseil pédagogique", une "typologie des acteurs" et qu’ils distinguent les "opposants, rebelles, hostiles, irréductibles" des "attentifs, passifs, indifférents, indécis".
Sidérante de la part d’une institution qui ne cesse de prôner l’apaisement et le consensus, cette initiative laisse songeur quant à la confiance qui règne désormais au sein des établissements. Est-on bien sûr que c’est par la surveillance et le contrôle qu’une réforme puisse être mise en oeuvre ? Et si l’on remplaçait ces méthodes dignes d’un Etat policier par l’écoute et le débat ? Voilà sans doute qui serait une belle preuve de civisme, vécue au sein même de notre école républicaine ...

Note :
[1] www.siaes.com/publications/.../20151005_fichage_reforme_college.pdf