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Le mot « genre » : quelle signification ?

jeudi 5 décembre 2013, par Epsilon

La désignation des chiens et chats sous le vocable commun « animaux de compagnie » ne change en rien leurs natures différentes.

Résumé

Le couple de mots américains sex / gender recoupe à peu près la signification du mot français sexe. La traduction littérale « gender = genre » est un anglicisme impropre, non validé à ce jour par l’Académie française. La traduction la plus proche du mot américain gender est identité sexuelle. Pour éviter les confusions, « genre » sera toujours mis entre guillemets dans ce contexte, pour marquer un usage inapproprié. L’usage imposé de ce mot vise à modifier la perception par la population des structures fondamentales de la société.

Analyse

L’anglais sex désigne l’anatomie et par extension l’acte sexuel banalisé (to have sex). Le mot français est plus riche de son sens social (sexe féminin / masculin) ; cette seconde signification est rendue en anglais par le mot gender. On peut noter que l’américain désigne couramment des personnes par la locution male / female dont l’utilisation serait choquante en français.

Le mot français genre possède plusieurs significations : biologique, comme le genre des félidés regroupant des espèces comme le chat, le guépard, la panthère ; grammaticale, comme le genre féminin ou masculin ; ou plus large, dans un sens plus globalisant, parfois vague ou même péjoratif, comme le genre romanesque, ce genre de construction, ou un drôle de genre [1].

L’introduction de cette nouvelle signification est sans doute due en partie à l’hégémonisme linguistique de l’anglais dans les échanges internationaux, conjugué aux difficultés de traduction : il n’est pas toujours aisé de lutter contre des transcriptions hâtives, voire volontaires. Plusieurs témoins [2] des instances de décision internationales insistent sur le caractère concerté de cette déviation sémantique.

Reste à définir avec précision ce qu’est cette identité sexuelle : aucune définition ne l’indique sans ambiguïté, ce qui pose des problèmes juridiques insolubles. Les moins vagues font référence au sentiment d’être homme ou femme, ce qui renvoie à la génétique si on ne veut pas tomber sur une auto définition.

Quelle importance, pourrait-on penser : un mot n’est qu’un mot après tout. Sauf que Michel Foucault [3] a clairement montré l’influence du vocabulaire dans la construction des schémas de pensée. Par exemple les différences sont renommées inégalités [4], et la répartition des tâches, parfois objectivement sans fondement, sert de prétexte à une relecture biologique appelée assignation sexuelle ; ce glissement permet d’introduire les concepts de domination masculine, de patriarcat, voir d’oppression [5].

Ces mécanismes ont été abondamment utilisés par les mouvements sectaires dans des techniques désignées couramment par « lavage de cerveau » ; l’adepte est noyé sous une avalanche de néologismes à la signification floue, qui accompagnent des modifications en apparence mineures de mots courants. Il n’est pas anodin de constater que l’essentiel des innombrables articles et publications soutenant le concept de « genre » suivent les mêmes règles. De même l’utilisation constante de mots comme hétérosexuel, voire de néologismes comme cisgenre, vise à mettre artificiellement sur le même plan la normalité biologique de la quasi-totalité de l’humanité et l’expression de comportements limités à une frange microscopique de la population, essentiellement occidentale.

Enfin la suppression voulue des mots père et mère, ou leur dénaturation par le biais des « parents » de même sexe, a des échos affectifs et spirituels très puissants, de même que la rupture du lien entre le père, la mère et leurs enfants.

Notes

[1Larousse 2013

[2Montfort, E. (2012) Le genre en questions. Peuple Libre. Juriste et philosophe, EM a été députée européenne jusqu’en 2004

[3Foucault, M. (1966) Les mots et les choses ; (1969) L’archéologie du savoir. On peut relever à travers les titres publiés que le sexe était un sujet de prédilection de MF, ouvertement homosexuel

[4Repris par Françoise Milewski, IEP de Paris, L’Express septembre 2011

[5Résumé dans Trouble dans le genre, pour un féminisme de la subversion de Judith Butler, paru en 1990

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